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Le bonheur

La page sera complétée pendant l'année lorsque la notion sera de nouveau abordée.

Définition simple

Le bonheur (ou le fait d'être heureux) est un état de satisfaction complète, stable et durable, qui est présent lorsque notre existence correspond à ce que nous en attendons et que nous avons atteint nos grands objectifs.

Définition approfondie
  • Le bonheur est souvent considéré comme l'objectif premier de toute existence humaine. La doctrine morale eudémoniste défend l'idée que le bonheur est le souverain bien, la finalité de nos vies, et que tous les autres objectifs (prendre du plaisir, gagner de l'argent, trouver l'amour, etc.) ne sont que des moyens en vue de cette fin. Ainsi, Blaise Pascal affime que "Tout les hommes recherchent d'être heureux. Même ceux qui se pendent.".
  • Le bonheur peut-il facilement être atteint ? L'étymologie nous laisse entendre que non. Bonheur vient du latin bonum augurium (bonum = bon, favorable ; augurium = présage, prophétie ; sens que l'on retrouve dans l'expression “C'est de bonne augure”). Augure devient en français « heur » (chance, fortune), qui donne bonheur. Le bonheur semble donc lié à la chance, au sort favorable : nous aurons beau tout faire pour être heureux, un accident, le manque de chance, peuvent nous en empêcher. C'est ce que veut dire Sophocle lorsqu'il affirme "Ne proclamons heureux nul homme avant sa mort." : il faut attendre la fin de l'existence de quelqu'un pour pouvoir affirmer que sa vie a été heureuse, car le bonheur peut s'effondrer à tout moment. La citation laisse de plus entendre que le bonheur se "proclame", donc est de l'ordre du discours, du jugement, plus que de la sensation (on se dit heureux plutôt que l'on se sent heureux), mais aussi que les autres sont peut-être mieux placés que moi pour savoir si je suis heureux.
  • On distingue en général le bonheur du plaisir, qui est une sensation agréable, ephémère, plus ou moins intense, due à la satisfaction d'un besoin ou d'un désir. Mais les hédonistes ne font pas cette distinction : ils considèrent que le bonheur consiste dans le plaisir, et que nous sommes donc heureux au moment ou nous satisfaisons un désir.
questions
  • Leçon 1, Introduction : Bonheur et chance. Le bonheur est-il le fait du hasard ? Le bonheur dépend-il du sort, d'événements favorables et imprévisibles, ou bien repose-t-il plutôt sur la bonne façon de mener notre existence afin d'atteindre le souverain bien ?
  • Leçon 1, 1. et 2 : Bonheur et raison. Doit-on être raisonnable pour être heureux ? Le bonheur consiste-t-il dans une vie rationnelle et raisonnable, ou au contraire dans une vie déraisonnable, faite d'excès et de passion ?
  • Leçon 1, 2.1 : Bonheur et liberté. Peut-on tout faire afin d'être heureux ? Le bonheur consiste-t-il dans une vie de toute puissance, ou nous faisons tout ce que nous voulons ? Ou au contraire dans une vie ou nous limitons notre liberté, ou nous nous contentons de peu, et où nous acceptons notre sort ?
Problématiques, thèses et arguments vue en cours
  • Leçon 1, Aristote. N'existe-t-il qu'une manière d'être heureux ? Le bonheur est le souverain bien. Il faut donc chercher dans quel genre de vie nous nous réaliserons afin d'être heureux. Le postulat d'Aristote est que cette vie devra être vertueuse, c'est-à-dire correspondre à l'activité humaine la plus haute, celle dans laquelle nous pouvons atteindre l'excellence, et celle qui nous est propre (que d'autres animaux ne peuvent pas mener). Il ne peut pas s'agir d'une vie de plaisir (commune à tous les être vivants), ni d'une vie de recherche d'honneurs (commune à tous les animaux). C'est donc dans l'exercice de la raison que nous pourrons être heureux, car elle correspond à une partie de l'âme propre à l'homme (l'âme intellective, rationnelle).
    La raison peut s'exercer de deux manières :
    • dans la pratique, l'action, par l'activité politique (participer à la fondation d'une société juste)
    • dans la théorie, la vie contemplative, par l'activité philosphique et scientifique (la recherche de la vérité)
  • Leçon 1, debat entre Socrate et Calliclés. La raison nous empêche-t-elle d'être heureux ?
    • Calliclès : pour être heureux, il faut être déraisonnable et vivre dans l'excès : satisfaire tous ses désirs sans jamais se limiter, sans réprimer ses passions.
    • Socrate (Platon) : pour être heureux, il faut vivre de manière modérée, tempérante, en se commandant à soi-même et en se contentant de peu. La raison doit guider nos choix.
  • Leçon 1, Épicure. Tout désir est-il bon à satisfaire ? Selon Épicure, philosophe hédoniste, le bonheur consiste dans le plaisir, mais il faut limiter notre quête du plaisir à la satisfaction des désirs naturels et nécessaires. Nous atteindrons ainsi l'ataraxie, c'est-à-dire la tranquillité de l'âme, l'absence de trouble, la quiétude.
  • Leçon 1, Épictète. La raison nous commande-t-elle de nous résigner ? Pour Épictète, le bonheur consiste dans l'acceptation de notre sort : il est inutile de tenter de changer de qui ne dépend pas de nous. Or, nous n'avons de pouvoir que sur nos jugements et nos désirs ; le reste (ce qui nous arrive dans l'existence, notre place dans la société et l'univers) nous échappe.
  • Leçon 1, Schopenhauer. Faut-il cesser de désirer ? Pour Schopenhauer, le bonheur consiste dans le repos, c'est-à-dire la fin du désir et de la volonté, car désirer est un cercle vicieux qui mène invariablement au malheur. En effet, le désir est manque, souffrance ; or, dès qu'un désir est satisfait, un nouveau désir apparaît, donc une nouvelle souffrance. Et lorsque nous cessons de désirer, l'ennui vient remplacer la souffrance.
  • Leçon 1, Alain. Le bonheur se poursuite-il ? "Chacun fait son bonheur", écrit Alain. Il fait distinguer le plaisir, qui est de l'ordre de la réception passive, du bonheur, qui est de l'ordre de l'action. Pour être heureux, il ne faut donc pas espérer recevoir une récompense (du plaisir) de nos actions, mais simplement agir, dans le domaine qui nous correspond le mieux.
Complément : bonheur, conscience et vérité

(à venir)