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Ascétisme

Définition

Doctrine morale qui prescrit de limiter au maximum ses désirs et de rejeter les plaisirs afin d’atteindre la perfection morale et le bonheur.

Développement

Étymologiquement, « ascèse » vient du grec askesis qui signifie « exercice ». Il s’appliquait d'abord dans la Grèce antique aux exercices que s’imposaient les athlètes, puis les philosophes, qui cherchaient une discipline de vie leur permettant d'exercer leur volonté à résister aux passions, aux tendances naturelles du corps.

  • L'ascétisme peut avoir une dimension religieuse (le renoncement aux plaisirs sensibles pour atteindre la pureté). La souffrance est vue comme une forme de libération.
  • Mais il peut aussi avoir une dimension laïque et philosophique : chercher le bonheur dans le repos, le contentement, plutôt que dans une quête sans fin de satisfaction.
Philosophes
  • Schopenhauer part du principe que le désir est un cycle sans fin (un nouveau désir apparaît dès qu'un premier a été satisfait), et il prône une existence qui éteigne notre volonté et nos désirs afin d'atteindre le repos et la quiétude.
  • Pour les stoïciens, comme Épictète, le bonheur passe par la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas, et l'acceptation de notre sort individuel qui dépend du destin. L'ascèse permet de s'exercer à porter un jugement correct sur les choses, concevoir et accepter le monde tel qu’il est et accepter notre place dans l'univers.
  • Épicure, en prônant une limitation de nos désirs à ceux qui sont naturels et nécessaires, défend un hédonisme (le bonheur consiste dans le plaisir) mêlé d'ascétisme (limiter au maximum nos désirs afin d'être heureux).
  • De même, Socrate, face à Calliclès, dans le "Gorgias" de Platon, défend une forme d'ascétisme : il faut se contenter de peu, se satisfaire de ce que l'on possède plutôt que de chercher constamment à satisfaire de nouveaux désirs.